A la recherche de l'emploi perdu

Publié le 18 Juin 2015

Salut les amis. Il ne fait pas beau aujourd’hui. J’aime bien commencer mes posts par un petit point météo, qui au final influe souvent sur mon moral. Peut-être que je devrais déménager en Espagne. Peut-être que je devrais commencer la luminothérapie.

Lundi dernier, j’ai annoncé que je fermais boutique sur les réseaux sociaux. C’est officiel ! J’ai été très touchée des réactions de mes amis Facebook et de certaines de mes clientes, ça faisait chaud au cœur. Ça m’a enlevé un poids, au moins c’est officiel. J’ai prévenu ma mentor aussi, une dame qui me suit depuis que j’ai intégré en mars dernier un accélérateur d’entreprise. Elle était bien sympathique, mais elle ne voulait jamais discuter des mêmes sujets que moi durant nos entretiens mensuels. Moi je voulais avoir des conseils business de sa part vu qu’elle avait démarré en ouvrant des boutiques de fringues dans des centres commerciaux. Elle voulait parler de ma relation avec mes parents et de la manière dont je vivais mon statut social d’entrepreneur. Des sujets loin d’être inintéressants, mais plus proches du psy que du mentorat. Malheureusement elle avait une formation en coaching, ce qui explique peut-être cela.

Du coup, au bout de deux ou trois entretiens, j’ai essayé d’espacer ces derniers en prétextant beaucoup de travail ou des soucis d’emploi du temps. Bon, là j’ai quand même dû l’appeler pour lui annoncer que je fermais ma société. Sa réaction a été : Tu vois, j’ai senti qu’il se passait quelque chose, tu ne m’appelais plus… Du coup, comme d’habitude, j’ai accompagné de loin, j’ai suivi ton rythme : je t’ai laissé revenir vers moi et prendre ta décision. C’est aussi ça, le bon mentorat. C’est cela oui. Est-il utile de préciser qu’elle n’a eu absolument aucune importance dans mon processus de décision ? Puis elle a conclu par : De toutes façons, il y a des gens faits pour être entrepreneur et d’autres non. Et toi, j’ai tout de suite senti que tu n’étais pas faite pour ça. L’importance que tu accordes au fait de te rémunérer, par exemple. Regarde Machine, une autre de mes mentorées : ça fait cinq ans qu’elle ne se paie pas mais à chaque fois que je la vois, elle est dynamique et pleine d’idées. Toi, ça te pesait trop. On peut dire ça comme ça. En même temps, j’ai déjà suffisamment sollicité mes parents pour vivre, donc à moins d’épouser Crésus ou de gagner au loto, il faut quand même que je trouve rapidement un moyen de gagner ma vie. Et aussi, faut-il vraiment citer en exemple quelqu’un dont la société crée il y a 5 ans n’arrive toujours pas à faire vivre une personne ?

C’est une question que je me suis souvent posée en fréquentant (un peu) les milieux d’entrepreneurs. On ne parle jamais de la rémunération (sauf entre potes). Ce n’est pas étonnant, en même temps. Amazon ne gagne pas d’argent. Spotify ne gagne pas d’argent. Facebook gagne tout juste de l’argent. Finalement, faire des bénéfices, ça ne veut plus rien dire aujourd’hui, notamment dans le web. Mais comment font les rouages de la machine alors ? Dans mon fameux accélérateur de croissance, sur les vingt boîtes appartenant à la première promotion, aucune ne rémunérait aucun de ses employés. Au début, bien sûr, ça paraît normal. Mais à quel moment ça devient la preuve d’un dysfonctionnement, ou d’un souci dans le business model ? C’est pour ça que l’entrepreneuriat, c’est vraiment une histoire de personnalité. Aujourd’hui, je ferme ma boîte là où d’autres auraient trouvé sa croissance super encourageante et où d’autres se seraient sans doute accrochés. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise décision, il n’y a que la bonne décision pour moi aujourd’hui. En tous cas, elle est prise : espérons que ce soit la bonne.

Parlons-en, de ma fabuleuse recherche d’emploi. J’ai fini par dire non au magasin de bricolage. Cette offre signifiait repartir en magasin, sur le terrain, dans la vente, boulot le samedi, ça ne s’arrête jamais. Pas la force. Par contre, je regrette de n’avoir pas fait ce boulot en sortant d’école, ça m’aurait stimulé bien plus que la consolidation. Du coup, je poursuis mes candidatures diverses et variées, principalement en contrôle de gestion. Ça ne donne absolument rien pour l’instant. Je crains que parfois, l’expérience entrepreneuriale ne se revende pas aussi bien que prévu. Ou alors c’est juste normal de galérer pour trouver du taf (je pencherai pour cette solution). Ma mère commence un peu à paniquer, d’ailleurs. Faut la comprendre, j’ai 28 ans, bientôt chômeuse, après avoir démissionné et monté sa boîte et galéré. Ma mère a décidé qu’il me fallait aujourd’hui atteindre le Saint-Graal : la sécurité de l’emploi. Qu’est ce que cela signifie ?

- Elle me parle de tous les enfants de ses amis, Untel qui travaille à la Banque Postale, Untelle qui travaille dans une société d’assurances… Que de secteurs qui ne connaissent pas la crise et que des postes pas trop fatigants (de son propre aveu). Après je lui demande s’ils s’embêtent beaucoup et s’ils sont bien payés, mais elle ne sait pas me répondre.

- Elle cherche des offres en ligne qu’elle m’envoie ensuite par mail, avec des commentaires du style Parfait pour toi ou Tu serais super sur ce poste ! Et ensuite je clique et je m’aperçois qu’ils demandent quelqu’un qui a 15 ans d’expérience, ou qu’à l’inverse c’est une offre pour jeune diplômé. Ou bien ils demandent un passage de cinq ans en agence de com/régie pub/cabinet d’audit, des compétences sur des logiciels tous plus obscurs les uns que les autres, ou la maîtrise du chinois ET du néerlandais. Et je comprends que ma mère n’a pas dû tout lire dans l’annonce.

- Autre possibilité, elle m’envoie des offres avec des commentaires comme Toi qui adore la télé ! Ou Je sais que ça te plairait de travailler dans le luxe. Soit c’est totalement faux (par exemple pour le luxe), soit c’est vrai (oui, j’adore la télé, d’ailleurs vous avez regardé Les Rois du Shopping ?), mais ce n’est pas pour ça que je suis faite pour y travailler.

- Enfin, sa dernière marotte (attention, ça devient tordu) : capitaliser sur les points les plus obscurs de mon CV pour me démarquer auprès d’entreprises spécifiques. Exemple : j’ai effectué mon échange universitaire au Danemark et donc ma mère me conseille de postuler auprès de boîtes danoises implantées en France qui pourraient être sensibles à cet hommage culturel. Seul problème : à part des plateformes éoliennes en pleine mer, aucune autre entreprise danoise ne me vient spontanément à l’esprit. J’aurais vraiment dû faire un autre échange, par exemple en Angleterre tiens. Autre idée de ma mère : je parle suédois. Enfin, je baragouine suédois (j’ai pris un an de cours, mais ça remonte un peu et je manque de pratique). Donc, logiquement, suggestion de ma mère : postuler chez H&M. Parce qu’ils vont être émus de ma connaissance de leur langue d’origine. Comme je l’ai expliqué à ma mère, je parierai ma chemise qu’aucun chargé de recrutement d’H&M France n’a jamais foutu les pieds en Suède, et surtout qu’aucun employé d’H&M France n’utilise le suédois au quotidien dans son travail (ni même de manière exceptionnelle, à vrai dire). Mais bon, j’essaie de ne pas trop contrarier ma mère : après tout, c’est aussi l’une de mes actionnaires.

Sinon, j’ai répondu hier à quelques questions d’une amie journaliste à propos du bondage, c’était super rigolo. Si vous lisez l’Express Styles, guettez cet article bientôt (malheureusement j’y témoigne anonymement).

Et j’ai vu Jurassic World : c’était trop bien de voir gambader les dinosaures.

Voilà. Talk to you soon. Et dans une semaine ce sont les soldes!

Rédigé par Nombre Premier

Publié dans #Ma life

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Tu ne devrais pas écarter d'un revers de main parce que ta coach est naze les liens entre bien-être, psy et travail/activité... J'ai fait l'impasse pendant 15 ans sur le fait de mieux me connaitre et depuis que j'ai pris ce virage, je me sens bien plus efficace, énergique, et moins down quand quelque chose se passe mal. Sinon, quel parcours ! A 28 ans j'étais encore en train de me demander comment entrer sur le marché du travail... En amour comme dans le travail, mieux vaut prendre des risques quitte à se planter, que de ne rien faire. C'est une question de tempérament, certain-e-s - pleins de désir au sens philosophique ^^ - sont fait-e-s pour bouger et tester et d'autres pour rester accrochés à leur rocher toute leur vie....
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N
Tu as raison, je me suis sans doute mal exprimée. Je ne doute pas que les coachs, psys et spécialistes du bien être peuvent être utiles à certains moments de la vie professionnelle, et un autre qu'elle m'aurait sans doute bien été utile aussi! Ca me fait plaisir que ça t'ait apporté quelque chose. Je crois bien que je suis un peu risquophile, j'ai un peu la bougeotte... Un peu comme toi je crois!
E
(Aéronautique)
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E
Ta mère me fait penser à tous les gens qui m'entourent qui, sous prétexte que j'ai effectué un cursus en études coréennes (bon, en vrai c'est une autre langue mais je tiens à mon anonymat sur le oueb ^^), sont persuadés que toutes les boîtes qui bossent avec la Corée vont me réclamer. Inutile de tenter de leur expliquer que non, je n'ai aucune chance sur un poste d'ingénieur aéronotique en Corée ou commercial sénior à l'export vu que 1/ je sors de fac de lettres et 2/ j'ai 33 ans. Mais bon… Ils veulent aider, j'imagine…
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N
Hahahaha! Ton commentaire est génial. Je comprends très bien et je compatis... Comme tu dis, c'est l'intention qui compte! Très fière de compter parmi mes lectrices une fille qui sort de fac de lettres :)