Out of work
Publié le 24 Septembre 2015
Re, comme on dit. Nice to see you again. Enfin comme on disait quand j'étais ado, re.
Je suis actuellement au chômage depuis un mois. Le mois d'août est passé à toute vitesse dans une fulgurance d'été anglais, de pubs à la campagne, de dîners en famille et d'après-midi près de la piscine au soleil. Puis c'était le retour à Paris mais cette fois, rien ne m'y attendait. Si ce n'est l'inconnu, le saut dans le grand bain de la recherche d'emploi.
Donc voilà, j'en suis là, je cherche, je postule, je réponds à des offres. Il y a des hauts, des bas, des jours avec et des jours sans. Le quotidien du chômage. Le pire, c'est que les journées sont bien remplies, les candidatures, les rendez-vous divers et variés, les éventuels entretiens. Et puis il y a une petite voix qui te dit que tu dois rentabiliser ton chômage, te lever tôt, ranger ton appart, faire à manger correctement, faire du sport, t'occuper enfin de ton inscription sur les listes électorales, prendre rendez-vous chez le dentiste. Du coup tu te crées des contraintes tout seul et cette phase en suspension qui pourrait presque être agréable si tu avais la certitude de trouver quelque chose devient un enchaînement de tâches fastidieuses à accomplir.
J'exagère, il y a quand même les moments de respiration en pleine journée, le Franprix quasi vide l'après-midi, le bain du matin, la balade quotidienne pour s'aérer, les amis que tu intègre à ton emploi du temps à la fois complètement vide et surchargé. Et l'espoir fou qui t'anime parfois, quand un entretien s'est bien passé ou que quelqu'un a répondu à ta candidature, et qui finit par décroître quelques jours plus tard, après un long silence radio ou une réponse négative. Des hauts, des bas. Un jour t'y crois, un jour t'y crois pas. Un jour tu te dis que ça va aller, le lendemain tu te dis que tu ne vas jamais trouver. Mais tous les jours, tu es là, fidèle au poste, devant Cadremploi et le site de l'Apec, à scroller sans faillir des pages et des pages d'annonces à pourvoir en attendant de tomber sur la perle rare. Ça finit par te rappeler tes jours sur Adopte, tiens.
En parallèle la vie continue, tes amis te racontent leurs soucis de boulot, tu vois leur changement de poste sur Linkedin, tu es ravie, tu es un peu triste. Tu n'as jamais passé autant de temps sur les réseaux sociaux qu'en ce moment. Tu t'es crée ou tu as réactivé ton Instagram, ton Twitter, ton Snapchat. Tu prends toute forme de communication, tout lien d'amitié, toute distraction bienvenue. Et en même temps tu n'as envie de voir personne en vrai, tu traînes un peu ton chômage comme on traîne un gros chagrin, tu veux simplement resté cachée, terrée jusqu'à ton retour triomphant sur le devant de la scène professionnelle. En attendant tu limites les contacts en face à face, comme un convalescent, pour ne pas qu'il y ait trop de témoins de cet état normalement transitoire. Paradoxalement tu aimes claironner que tu es au chômage, au cabinet du dentiste qui demande tes disponibilités, à la meuf du club de sport qui n'en a clairement rien à foutre. Tu existes aussi un peu par ça, c'est ce qui justifie ta présence un jeudi après-midi à la bibliothèque du quartier. Alors tu le dis mais tu veux aussi qu'on l'oublie, tu y penses tout le temps mais tu voudrais que tous les autres l'ignorent.
J'ai des pistes, des trucs sur le feu, etc, etc. Je vous tiens au jus de la suite quand j'y vois plus clair. Pour le moment, je vais en profiter pour me remettre à bloguer.