Allez viens! - Amsterdam

Publié le 11 Avril 2012

Je ne peux pas résister au fait d'ouvrir ce post sur une remarque concernant The Voice sur TF1: apparemment, la grande chaîne qui stagne a découvert les réseaux sociaux. Ce cher Nikos Aliagas, à la présentation du télé-crochet, n'a cessé de répéter durant le prime que "ça se déchaînaît sur les réseaux sociaux". Il a même dit "Y'a du hashtag en folie!" Sadly triste.

Que je vous raconte un peu notre fol périple de ce week-end. Nous avons donc pris la route à six personnes et deux voitures pour Amsterdam, à sept heures du matin le samedi. Le départ fut difficile, je ne vous le cache pas. Mais bon an mal an, nous avons traversé le Nord de la France, la Belgique, et une partie des Pays-Bas sans encombre. La pause déjeuner a évidemment eu lieu dans un Burger King, que nos amis néerlandais ont la chance d'accueillir sur leur territoire. Je ne vous raconte pas l'explosion de joie en apercevant le flamboyant logo à l'horizon. Du coup, nous sommes arrivés repus dans Amsterdam proprement dite. Les canaux, plein de gens, les petites maisons toutes serrées et toutes penchées, plein de gens, les vélos, plein de vélos. Nous avons abandonné les voitures et avons filé à l'hôtel, situé près de la gare, à la limite du quartier rouge. Enfin, "hôtel" est un bien grand mot. Notre chambre de six comprenait trois lits superposés et devait faire vingt mètres carré. Le papier peint d'un improbable vert pistache se décollait par endroits sous l'effet de l'humidité. La salle de bains était sale au possible et sentait l'égout. Le tout nous avait coûté une petite fortune, week-end de Pâques oblige. Bref, pas le paradis.

Heureusement, la ville en elle-même a compensé la nullité de l'hébergement. Nous avons batifolé le nez au vent dans le Red District, entre condomerie (magasin de capotes délirant) et revendeurs de magic mushrooms. Il y avait des milliers de touristes dont beaucoup de Français. Les enterrements de vie de garçon ou de jeune fille battaient leur plein: on a vu notamment un jeune homme en string dans la vitrine d'un bar, avec un panneau qui disait Gay sex: 5 euros, et tous ses potes autour qui ricanaient. Ainsi qu'une troupe de super-héros grisonnants complètement saouls, avec Batman à leur tête qui chantait I'm sexy and I know it. C'était chouette. L'odeur d'herbe piquait doucement la gorge. Les canaux et surtout les dames en vitrine nous tendaient les bras. Grandes, petites, maigres, grosses, jeunes, vieilles, il y en avait pour tous les goûts. Points communs: fake tan, fake boobs, probablement des extensions de cheveux, trois couches de fond de teint, et pas beaucoup d'habits (et le peu qu'elles portent sont souvent fluo, pour un petit effet "baise Tron" pas désagréable). Comme tous les touristes (curieusement, nous n'avons pas vu beaucoup d'enfants), nous avons déambulé devant elles en les commentant discrètement. Au détour d'une ruelle, on a vu un monsieur assez vieux et pas très fringuant qui sortait de la vitrine de l'une d'entre elles. Et l'un de nous d'énoncer cette terrible vérité: "Le problème, c'est que tu ne choisis pas qui tu baises". So true. Du coup, on s'est posé dans un coffee shop pour tester les délices locaux et disserter sur l'amour, la vie et la choppe.

Le soir, au moment de s'endormir, on a enfin compris le point fort de notre hôtel. Il offrait un concept inédit: passer la nuit dans le RER A. Allongée sur mon petit lit du bas, dans un environnement vert pistache qui rappelait les étranges choix de couleur de la RATP, avec des tags au plafond et mes voisins à moins de vingt centimètres de moi, je me serais crue en route vers Marne-la-Vallée.

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A l'étage supérieur, autre ambiance: l'un de nous fait en ce moment une grosse fixette sur le dessin animé Rio et nous passait des scènes en boucle sur son Iphone. Oui, parce qu'il se trouve que notre petit groupe était très très geek. On comptait quand même deux Ipad (de fonction), 5 smartphones et un Netbook pour six personnes. Heureusement que le Wifi de "l'hôtel" était à peu près décent, ça nous a permis de jouer à Draw Something entre nous.

Le lendemain, suite de la visite de la ville avec le quartier de Jordaan, véritable repère de hipsters néerlandais. Nous avons brunché dans un café bobo trop mignon avant de repartir vers le centre. Là, deux groupes se sont formés. Le premier est allé se poser dans un bar irlandais du coin. Le deuxième s'est dit qu'après tout, s'il y a bien un endroit où se débaucher, c'est Amsterdam. Nous (oui, parce que j'étais de ce groupe-là) avons donc pris la direction d'un live sex show. Le concept est assez simple : toute la journée, en continu, des gens font des trucs sexuels sur scène, devant un public plus ou moins clairsemé. Quand nous sommes arrivés sur les lieux, menés par un aimable guide, un numéro était en cours. Vite, nous nous sommes installés en essayant de ne pas trop déranger les gens (principalement un groupe de mecs entre dix-huit et vingt ans). Puis nous avons enfin regardé ce qui se passait sur scène. Oh boy. Une jeune demoiselle brune faisait courir de grands risques d'incendie à son entrejambe en y plantant joyeusement une bougie allumée. WTF ? Cinq numéros plus tard, la boucle était finie. Nous avons eu droit à la même demoiselle qui tenait un marqueur noir fermement enfoncé dans son vagin et qui écrivait avec sur le torse d'un volontaire désigné d'office. Puis une autre dame (moins jeune et moins jolie) qui faisait un strip-tease sur une chanson de Cher. Puis un couple fatigué, entre trente-cinq et quarante ans, qui faisait l'amour sur fond de musique genre La chevauchée des Walkyries (il y a "chevauchée" dedans, d'où ce choix audacieux?). La dame portait un corset en cuir noir et le monsieur un costume de marin par-dessus un T-shirt et un string noir. Il n'arrivait pas à avoir d'érection. Il faut dire que le couple ne cessait de taper la discute avec les serveuses du bar (dans la même pièce) pendant leur numéro. Limite, on avait l'impression de déranger. A un moment, pendant que la dame lui faisait une fellation, le capitaine du navire m'a pointée du doigt et m'a fait signe de venir sur scène. J'ai vigoureusement refusé en faisant non de la tête, d'une manière que j'espérais ferme et digne. Je ne vois toujours pas ce qu'il m'aurait été demandé de faire si je les avais rejoints.

Après ce moment torride (ou pas), nous avons encore profité des canaux, des bars et de la ville, avant de repartir lundi après-midi direction Paris. C’était un excellent week-end entre potes, c'était bien bien bien bien bien. Je vous laisse donc sur la vidéo qui a rythmé notre voyage !

 

Rédigé par Nombre Premier

Publié dans #Ma life

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