R.I.P Facebook
Publié le 16 Août 2011
La transhumance est en cours. Le grand voyage a commencé. L’exode est en train d’avoir lieu.
Les gens partent sur Google +.
Pour l’instant, c’est principalement les early adopters, les prescripteurs, les techies et les hipsters. Mais il est possible que la sauce prenne.
Depuis que sur Facebook, il y a ta mère, ta petite sœur, ton boss et même ton boulanger, le réseau en a perdu son attrait « entre happy few ». Maintenant, il y a des kikoolol partout, des groupes sérieux, et même des politiques. Argh. Trois raisons pour lesquelles quitter FB pour G+ :
- Les groupes débiles
Dieu sait qu’il y en a pléthore. Je vous propose un florilège pioché parmi les profils de filles qui étaient avec moi au collège mais que je n’aimais pas trop, d’amies de ma petite cousine de quinze ans (qui laissent bêtement leurs profils ouverts), et des petits rigolos d’école de commerce, qui aiment bien joindre des groupes à contre-courant de la hype pour être encore plus snobs.
-Quelle est la partie inutile du pénis ? L’homme.
(52 personnes aiment).
-Je vous déclare mari et femme jusqu’à ce qu’une pute vous sépare.
(3 111 personnes aiment).
-Je mange actuellement une pomme, je vous préviens si la situation évolue.
(18 954 personnes aiment).
-Ma capacité de concentration est si courte que… Oh, un papillon !
(22 613 personnes aiment).
-Chéri je veux un bisou !
Moi une Audi R8, on peut pas tout avoir dans la vie !
(4 363 personnes aiment).
-On est plein dans ma tête, mais c’est moi le chef !
(5 237 personnes aiment).
-Si tu continues avec ton vuvuzela, il va finir dans ton cul.
(297 271 personnes aiment).
(Image d'illustration du groupe)
-Plus tard, grâce à (a+b)2= a2 +2ab+ b2, je pourrais acheter du pain.
(288 390 personnes aiment).
-J’suis pas bordélique, c’est de l’art conceptuel, tu peux pas comprendre.
(161 095 personnes aiment).
(Idem)
-Soulever ton chat par les bras en chantant « C’est l’histoire de la vie ».
(29 505 personnes aiment).
-Désolé d’être en retard, un Pokemon sauvage m’a attaqué dans les hautes herbes.
(333 083 personnes aiment).
-Travailler... travail.. trav.. traf ... trafa... afa...face.. faceboo.. facebook ! Et merde.
(125 201 personnes aiment).
-Elle, elle a connu plus de doigts qu’un digicode.
(9 544 personnes aiment).
(Idem, über classe!)
- Les gens qui n’ont pas compris la différence entre « inbox » et « mur »
Mais si, vous savez bien, ceux qui persistent à écrire des trucs clairement personnels sur le mur de l’individu concerné, au lieu de lui envoyer un message privé comme tout le monde. Illustration chez mes amis les collégiens, avec ce festival trouvé sur le mur de ma cousine (heureusement qu’elle ne lit pas ce blog) :
Ma belle, voila je sais pas combien de temps que l'on ne s'est pas vu...Mon dieu!! J'ai
tellement de chose a te raconter. Tu me manques a un point pas possible. Si on se revois pas avant la rentrée (ou si tu repond pas a mes messages) ben je crois que je vais peter un cable. ^^. Je
t'aime ma collegue. ♥ ♥ ♥
P.S: D'ailleurs je t'ai pas vu hier soir, c'est pas sérieux!! :D ♥
Faut que j'te dise un truc :'(((((
Mon bébé ♥ J'ai à te parler de tu sais qui :( Rien de nouveau mais bon ^^
Des choses importantes, à partager sans hésiter avec la totalité de ses poteaux Facebook.
- Les relous qui veulent que tu utilises des applications
Bon, je dois avouer qu’il m’arrive de faire partie de cette catégorie. Quand tu reçois une énième invitation pour City of Wonders ou Dolphin Olympics, tu cliques rageusement sur « supprimer » en maudissant l’imbécile sur trente générations. Mais quand tu es de l’autre côté du miroir, tout est différent. Tu commences à jouer à Sorority Life un peu par hasard, parce que tu es désœuvré au boulot/en cours. Timidement, tu te lances, tu cliques un peu au hasard, tiens c’est marrant, tu peux changer les fringues de ton personnage, ah ouais, et comment tu changes les cheveux ? Ah, il faut un ami en plus. Tant pis. Allons plutôt lui trouver un travail, à Stacy. Quoi ? Technicienne de surface ? Pas glamour. Ah mais y’a styliste aussi ! Oui, mais il faut un ami en plus… Bon. Oh, un chihuahua avec un collier à paillettes, trop chou ! Hahaha, je lui achète ! Quoi, il faut aussi un ami en plus ?
Et là, il se passe quelque chose d’étrange.
Au lieu de te dire que ce jeu est vraiment débile et que tu as forcément quelque chose de mieux à faire sur Internet (ta déclaration d’impôt/un mail à ta môman/un blog intéressant à lire), tu te mets brusquement à inonder d’invitations toute ta friend list. Même tes « amis » que tu ne connais pas ou que tu n’as pas vus depuis dix ans, en négociant avec toi-même : « Je ne peux pas inviter Audrey quand même, on s’est pas parlé depuis la quatrième, et on n’était même pas amies alors… Oui mais en même temps c’est une fille, ça va sûrement lui plaire ce jeu. Ouais mais ça fait pas un peu crevarde de l’inviter comme ça, alors qu’on ne s’écrit jamais ? Non mais ça se trouve, à ce moment précis, elle s’ennuie aussi et ça la distraira… »
Un conseil : pas la peine de tergiverser des heures, le taux de réponses à de telles invitations est aussi faible que le taux de mails de retour après l’envoi d’un CV. Il faut harceler les gens en personne pour qu’ils acceptent enfin de « s’inscrire à ton jeu de m***. » Ensuite, c’est le développement de l’addiction. Les niveaux de jeux s’enchaînent et ton comportement devient de plus en plus inquiétant. Tu programmes ton alarme de portable pour ramasser tes légumes à heures fixes, ou bien tu flippes de partir en long week-end parce que tes animaux vont mourir de faim au zoo.
Deux solutions : soit tu arrives à te défaire de ta drogue, et tu recommences à détester ceux qui t’envoient des invitations à construire ensemble l’Empire State Building. Soit tu t’occupes de ta ferme virtuelle jusqu’à ta mort anticipée, en léguant tes trente mille poules et ta précieuse licorne à rayures à tes enfants venus te rendre visite à l’asile, en marmonnant d’une voix fébrile : « N’oubliez pas le maïs pour les cochons ! »
Vivement l'arrivée de l'équivalent des applis sur Google +.