Comment rencontrer sa choppe sur Internet

Si votre emploi du temps de la semaine ressemble à ça :

 

Lundi : je vais être trop crevée de la reprise, soirée tranquille prévue, je dois rattraper mon retard de l’Amour est aveugle.

Mardi : verre(s) avec les copines ! Miam miam les cocktails et les racontages de life !

Mercredi : ciné avec les copains. Puis un bon gros burger et un racontage de life.

Jeudi : sport/cours de dessin/japonais LV3. Damnit, je rate l’afterwork au Palais M.

Vendredi : dîner avec d’autres copines tout aussi cool ! Puis verre. Tentative d’aller dans un bar où ça danse, mais trop crevée.

Samedi : réveil à midi. Courses. Shopping. Soirée prévue chez des potes de potes. C’est plutôt sympa. Toute bourrée. Retour difficile en taxi.

Dimanche : réveil à treize heures. Glande. Ménage. Séries en retard. Traînage sur Internet. Dodo.

 

Mais que les huit heures passées quotidiennement au boulot ressemblent à ça :

 

Et que vous êtes célibataire (c’est mieux, mais pas obligatoire), bonne nouvelle. Comme Internet ne se résume pas qu’à 9gag, Msn ou Youporn, voici une ébauche de guide pratique sur comment faire des rencontres sur Internet. Précisons : des rencontres amoureuses (ou sexuelles), et plutôt hétéro (c’est ce que je connais le mieux). Mais ça peut aussi marcher pour se faire des amis. N'hésitez pas à donner votre avis! En 2011, 10% des gens rencontreraient leur partenaire en ligne. Mais Jamie, comment ça peut marcher ?

 

• Les sites de rencontre

 Ok, c’est un peu cliché, mais c’est la base. Tout est dit : ces sites mettent en relation des célibataires en leur permettant de faire des recherches fondées sur divers critères. Petite revue du marché:

 

- Meetic

Chaque jour, 397 belles histoires commencent sur Meetic (extrapolation d’une étude Ipsos, nous apprend-t-on). Et aussi : N’attendez pas l’hiver pour briser la glace. Crée en 2001, Meetic est devenu le leader du marché des rencontres online en Europe. C’est un peu l’incontournable, c’est MacDo quoi. Comme à MacDo, il y a tout le monde : les jeunes, les moins jeunes, les beaux, les moins beaux, les intéressants et les autres… C’est une valeur sûre, mais il faut savoir choisir intelligemment pour trouver le bon produit. Les critères ne manquent pas : âge, poids, taille, profession, salaire, lieu de vie, passions… Meetic Affinity, un service annexe, vous propose de remplir un (très long) questionnaire, puis de vous présenter les célibataires qui vous correspondent le mieux (en pourcentages). Un bon début, pour se lancer, pour se faire une idée de la population d’un site de rencontres, et pour apprendre à nouer contact (une fille recevra des messages dès son inscription). C’est gratuit pour les filles, et payant pour les hommes (s’ils veulent pouvoir écrire à leurs cibles). Old school, quoi. Un peu comme leur page de conseils « Optimisez vos chances de faire une belle rencontre ». Petit florilège :

On évite, mesdames, de se maquiller comme un camion volé ou d’arriver en microjupe (il pourrait croire que…) Que quoi ? Qu’on aime bien les minijupes ? Qu’on veut juste un plan cul et pas une relation sentimentale ? Diantre.

Toute la soirée, il ou elle vous a fait du pied, a fait semblant de faire tomber sa serviette tout près de vous, de renverser son verre de vin sur votre chemisier, bref, l’alchimie a opéré, vous le sentez bien. Perso, on me renverse du vin sur mon chemisier, je le sens plutôt mal.

Résultat : vous mourrez d’envie d’aller plus loin, de l’inviter pour un « dernier verre » et de vous laisser aller à vos pulsions… Mauvaise idée. Meetic, mère chaperonne mormonne.

 

- Adopte un mec

Hommes-objets à câliner. Au supermarché des rencontres, les femmes font des bonnes affaires. AuM a pris le partie de renverser les rôles traditionnels de la séduction : ici, c’est la femme qui fait le premier pas en envoyant un « charme » à sa cible. Ensuite, celle-ci a la possibilité de lui envoyer un message si elle est intéressée. On est chez Burger King, le challenger original a plein de  bonnes idées. En quatre ans d’existence, le public s’est beaucoup élargi, mais c’est globalement plus trendy que Meetic et autre Match.com. Il y a plus de bobos, de geek chics et d’intellos attirés par le buzz autour du site, et qui savent se décrire avec humour. Du fait du concept décalé, l’humour est roi pour faire connaissance (et ça passe toujours mieux que « bonjour Mademoiselle, vous êtes charmante »). Plutôt prometteur et totalement gratuit. Quelques exemples très positifs dans mon entourage, donc à essayer! 

 

 - Attractive World

Le site de rencontres haut de gamme pour célibataires exigeants. Des célibataires impliqués, des profils sérieux et bien renseignés, des rencontres de qualité. On se sent plutôt chez Robuchon. A la création du site, en 2007, le concept est plus axé sur la seule sélection physique : les autres membres doivent vous juger beau pour vous laisser entrer. Aujourd’hui, Attractive World a un peu évolué, comme le prouvent les photos de gens plus âgés que sur Meetic ou AuM : la sélection est maintenant basée sur le sérieux des candidats (pas d’écriture SMS par exemple). Une fois passée l’épreuve de l’inscription, le site est tout ce qu’il y a de plus classique. Par contre, pour pouvoir s’envoyer des messages, hommes comme femmes doivent débourser 60 euros par mois… Ca fait mal ! Pas très convaincue par ce site qui se veut select mais qui n’a pas l’air de regrouper des profils plus intéressants qu’ailleurs. Une illusion marketing, quoi.

 

- Hot or Not

Là, c’est The Cheesecake Factory: un concept américain qui n’existe pas en France. Vous postez une photo de vous avec quelques lignes de description et les internautes vous attribuent une note de 1 à 10 selon votre hotitude. Ils peuvent aussi vous contacter si vous êtes à leur goût. Basique, efficace, direct : je présume que les rencontres sur Hot or Not sont rarement à caractère longue durée, mais ce n’est pas très grave. C’est marrant, il y a des ovnis (voir cet article, celui-ci et celui-ci de mon ancien blog), et ça détend ! 

 

En définitive, Adopte un Mec est le grand gagnant de la comparaison, innovant, informel et assez varié. Mais passer par un site de rencontres n’est pas une démarche qui convient à tout le monde. C’est assez formel, ça peut mettre mal à l’aise, et le processus souffre encore d’une mauvaise image : c’est pour les désespérés, il n’y a que des cas sur ces sites… Phrase entendue lors d’un dîner : « Quand on est jeune, qu’on vit à Paris et qu’on peut sortir le week-end, je ne comprends pas qu’on ait besoin d’aller sur Internet pour rencontrer quelqu’un. » Parfois, on se sent plus à l’aise avec l’esprit pour commencer. Et puis peut-être que les rencontres bourrées au Bus Palladium qui se terminent sans laisser de souvenirs, on a donné. Même si on peut faire des rencontres en boîte et ailleurs en ville, effectivement ! Quelles autres possibilités offre donc notre ami l’Internet ?

 

• Le web communautaire (c’est beau !)

Ca commence par une discussion des plus neutres, et puis tout à coup, c’est le love… Ou c’est le cyber sex. L’un comme l’autre, c’est chouette !

 

- Animemanga.com, Passionpêche.fr, leyogafacile.org

Logique : vous voulez avoir des atomes crochus avec votre bien-aimé(e). Quoi de mieux que de le/la rencontrer sur un forum où vous parleriez tous les deux de votre passion commune ? Cette méthode-là est à mon avis des plus efficaces, car l’approche est plus naturelle et surtout, vous êtes assuré d’avoir au moins un sujet de discussion. Mais ça peut être un peu long. Attention à ne pas errer trop longtemps sur les forums en répétant « Qq1 pour 1 discussion sur le tuning pour lé nuls et + si affinités ? », ça risque de devenir borderline pathétique.

 

- Chatroulette

On ne rigole pas. Comme tout le reste de ce blog, ceci est basé sur des faits avérés et vérifiés (le plus souvent par des amis d’amis ou des inconnus, mais ça compte quand même). Un ami m’a récemment raconté avoir rencontré quelqu’un sur le fameux site qui met en relation des webcams de façon aléatoire. Oui, il y a encore des gens dessus. Et non, le quelqu’un n’était pas un sexe masculin en gros plan.

 

- Les chats de discussion « généralistes »

Alors là, je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Mais si, rappelez-vous, les débuts d’Internet. Vous aviez un appareil dentaire et plein de boutons. Il y avait des clips de dance sur M6 et Difool à la radio le soir. Vous étiez encore tombé sur le cheval d’arçon en cours de gym et votre crush vous avait encore ignoré. Du coup, le soir, vous vous connectez au chat de Caramail ou de Voilà en douce, avant l’heure du dîner. Vous choisissez un pseudo qui vous correspond (dead_memories_44), un salon (18-25 ans bleu, même si vous êtes en troisième) et vous avez accès à plein de djeuns comme vous (et probablement quelques vieux flippants aussi). Et la phrase d’accroche, c’est toujours : Salut ça va, ASV ? Âge, sexe, ville, pour avoir quelques repères. Oulà, ça me rend nostalgique tout ça. Puis votre mère vous appelait pour dîner et vous interrompiez brusquement la conversation, sans grand regret. Je n’ai jamais rencontré personne IRL après ce genre de sessions de chat, mais qui sait ?

 

- Les réseaux sociaux

Non, je ne parle pas du poke, qui a certes connu son quart d’heure de gloire, mais qui est depuis tombé aux tréfonds de la web-drague. A quoi servent Facebook, Myspace (pour ceux qui y sont encore), G+ et consoeurs, si ce n’est à mettre en commun ses amis pour créer un vivier de rencontres potentielles ? Au hasard des photos, des likes/des +1 et des commentaires (bon, ok, suite à une traque méthodique), on tombe sur un individu dont la tête nous revient. Il a l’air rigolo. Et il est tout seul sur sa photo de profil. On peut demander à notre pote commun de l’amener à une prochaine soirée, ou on peut carrément se fendre d’un message en inbox. Une fois qu’on a l’accès à son mur, banco, c’est mieux que tous les sites de rencontres réunis, on sait tout sur lui : la couleur du pelage de son chien, la boîte où il bosse, le nom de ses frères et sœurs, ce qu’il a fait vendredi dernier à 20h13 (« Vodka ou tequila ? Je prends les deux J »). Ne reste plus cas à se voir IRL pour conclure ! A noter que les skyblogs sont les vitrines de drague de bon nombre de préados, qui font gentiment leur marché parmi les photos des uns et des autres (approche privilégiée : « Je kif tro ta tof elle é kool J Lache des komzz bizou ! »)

 

En conclusion de ce mini-mini guide vaguement pratique, je dirai : oui, on peut rencontrer quelqu’un sur Internet. Ce n’est pas honteux et c’est de plus en plus courant. Par contre, je suis d’avis qu’il faut passer le plus vite possible IRL et se voir en vrai autour d’un verre. Parce que comme le confirme L’amour est aveugle, la compatibilité des corps et l’attraction physique sont loin d’être secondaires !