Fais-moi peur
Publié le 29 Septembre 2011
« Mais ne va pas par là, abruti ! N’ouvre pas la porte ! »
« C’est ça, descends tout seul à la cave alors qu’il n’y a pas de lumière, logique. »
« Vas-y, suis-la, elle n’a pas l’air louche du tout elle, et puis c’est pas comme si c’était une maison hantée ! »
« Mais cours ! Arrête de parler et cours ! »
Vous l’aurez compris (ou pas), j’aime les films d’horreur.
Je ne suis pas exigeante sur la qualité : je regarde tout ce qui me passe sous la main. Les remakes de films des années 50 comme les slasher movies basiques. Les suites numéro 5 ou plus des grandes sagas comme les petits bijoux rares et uniques. Ceux qui ont une caution underground, ceux qui font aussi rire, les Japonais, les Américains, les Anglais, les Espagnols (mais pas trop les Français).
Et j’ai peur.
Tout le plaisir de regarder un film d’horreur se situe dans un paradoxe : la joie que l’on retire du film vient du fait d’avoir peur, d’être perturbé, bousculé, dégoûté. C’est un jeu avec nous-mêmes : pendant une heure et demie, on se fout la trouille. Et puis on revient à la réalité, on finit notre pop-corn, on fait des blagues et on relâche la tension.
Moi, quand j’ai peur, je crie. Même au cinéma. Du coup, j’ai parfois un peu honte, mais bon, je ne boude pas mon plaisir.
Pour moi, le terme « horreur » est très générique : il recouvre les films « frissons » pour ados, les trucs super gore, les thrillers psychologiques, les enquêtes sur du paranormal, les films d’extra-terrestres, les classiques du genre et bien d’autres encore… Je n’aime pas trop le gore, le sang me dégoûte et quand c’est gratuit –sans justification scénaristique évidente-, la représentation détaillée d’actes horribles me paraît superflue et me donne la nausée (coucou tous les Saw !)
Je préfère les histoires où il y a des course-poursuites, des monstres, des choses qui surgissent dans le noir, des bruits suspects. Celles où je peux m’identifier de façon tordue. Les scénarios où une situation banale dérape. Une famille qui fait du camping. Une fille qui prend le dernier métro. Une bande de potes qui voyage en Europe de l’Est. Mais une fois le contexte planté, je ne veux plus m’identifier. Je ne veux pas qu’on me parle de viol, d’agression, de torture, de trafic d’organes. Je veux du pas crédible, de l’imaginaire, des monstres, des expériences radioactives qui ont mal tourné, des créatures millénaires, des piranhas dans un lac ou une faille spatio-temporelle.
Ajoutez à cela une salle bien sombre et un seau de pop-corn. Ou alors un canapé bien moelleux et une couverture sur laquelle crisper ses doigts. Une bande de potes avec qui ricaner aux moments de calme et avec qui sursauter quand ça s’accélère. Un bras (de préférence masculin) à broyer aux moments critiques. Quelqu’un qui me raconte ce qui se passe pendant que je me cache les yeux. Et une porte qui ferme à clé pour pouvoir dormir cette nuit. Ca y est, je suis comblée.
Au cas où une petite séance de flip vous tenterait, voici quelques suggestions (qui ont fait leurs preuves sur moi). N’hésitez pas à ajouter les vôtres !
- The Hills have eyes / La colline a des yeux (2006)
Je parle là du remake d’Alexandre Aja (pas vu l’original de Wes Craven). Une famille d’Américains normaux se balade en camping car à travers les Etats-Unis, et ils s’arrêtent à une station service. Le type leur indique une route qui n’est pas sur la carte. Ils l’empruntent quand même, mais pas de chance : leurs pneus éclatent. Normal, des mutants (exposés à des radiations lors d’essais nucléaires dans les années 50) ont des vues sur la petite famille, et ce pour diverses raisons (faire des bébés avec la fille ado, et manger tous les autres). J’ai vu le film au cinéma et j’ai poussé plusieurs fois des glapissements de frayeur. Le côté dégénéré des mutants est assez dérangeant. Le 2 est moins bien, mais il se laisse regarder.
- Dark Waters (2002)
Ce film japonais réalisé par Hideo Nakata (également réalisateur du très regardable The Ring et du pas encore vu Chatroom) raconte l’histoire d’une jeune divorcée qui emménage avec sa petite fille dans un nouvel appartement. Rapidement, il se passe des choses étranges : bruits nocturnes, eau qui goutte du plafond… Difficile d'être plus précise, car c’est plus une horreur diffuse qu’identifiée, comme souvent dans les films d'horreur japonais. La fin est particulièrement réussie. Je l’ai vu il y a presque dix ans, mais il m’a beaucoup marqué.
- Severance (2006)
Les Anglais, je les aime bien en général. C’est confirmé avec ce bon film de facture assez classique, mais bien tourné. Six employés du marchand d’armes Palisade se rendent à un week-end de team building dans un chalet en Roumanie. Pas de chance, ils sont pris en chasse par des soldats d’élite soviétiques assez aigris de s’être fait virer de l’armée pour cause de tendances psychotiques. Le jeu du chat et de la souris dans les bois roumains est assez haletant. Le film mêle allègrement suspense terrible, un peu de gore (superbe scène du tibia pris dans un piège à loup), blagounettes et vrais moments de flip, avec même une touche de féminisme. Méfiez-vous des week-ends formation dans la Creuse !
- Piranha 3D (2010)
Alexandre Aja a encore frappé. Mais avec plus de boobs, cette fois. Une paisible bourgade américaine accueille comme chaque année le Spring Break, ce week-end rituel prisé par les étudiants et prétexte à du grand n’importe quoi. Mais cette année, il y a des piranhas dans le lac. Un pitch simple et efficace. Sauf que tout le monde met des plombes à s’en rendre compte, ce qui conduit à un chouette mâchouillage collectif et sanguinolent avec profusion d’étudiantes en bikini. C’est d’ailleurs l’autre élément récurrent du film, en plus des piranhas. Au point que la suite devrait s’appeler Piranha 3DD (comme la taille de soutien-gorge US). Pour patienter, il y a aussi Shark Night 3D (même principe, sauf qu’il s’agit d’une attaque de requins. Mais il y a toujours des boobs).
- The Human Centipede (2009)
Ceux qui me connaissent savent bien que j’ai écrit ce post seulement pour pouvoir vous parler du centipède humain. Je suis tombée dessus par hasard sur un site de streaming, en compagnie d’une bonne amie (un peu timbrée aussi). On l’a regardé, médusées. Puis on en a parlé à tout le monde, pour exorciser. Je ne peux que vous conseiller de regarder le trailer ci-dessous. Le réalisateur et scénariste de cette atrocité s'appelle Tom Six, et sa fan page sur Facebook vaut le détour.
Et maintenant, best news ever : la suite a enfin été réalisée. Voici le trailer, que m’a gentiment envoyé une amie (merci !) A vos écrans (et à vos cellules capitonnées)!