Fall mood
Publié le 17 Octobre 2013
Bon les gens, comment ça va ? Il fait moche, il fait froid, j’ai un col roulé, deux écharpes et pas de clients. C’est un peu une semaine de la lose. Mais je ne me laisse pas abattre, pas question. Déjà, une chouette nouvelle : j’ai publié ma première chronique sexo dans un petit webmagazine hier ! Je suis drôlement contente. Je n’ai malheureusement pas signé Nombre Premier pour ne pas que l’on retrouve mon blog, mais l’important c’est que moi je sache que c’est mon article. Ça va devenir un truc régulier, une chronique par trimestre. Bon, c’est rien du tout, ce n’est évidemment pas payé et c’est assez peu lu, mais je suis contente quand même. Sachons prendre les petits bonheurs là où ils se trouvent.
Sinon, il se passe plein de trucs intéressants sur les Internets en ce moment. Derniers articles de Girls & Geeks et Crêpe Georgette sur Maryville, traités très différemment mais passionnants. Projet Crocodiles, une concept curieux mais qui fonctionne. Le stagiaire d’I télé, ça me fait beaucoup rire. The Ardorous : de l’art complètement barré. Kid Snippets : des enfants imaginent des sketches et des adultes les jouent en gardant la voix des enfants. C’est débile, mais j’aime bien. Tout comme cette fausse bande-annonce avec des scènes de Game of Thrones (mal) doublées (merci La Baleine !)
J’ai d’ailleurs envoyé la vidéo de l’audio (on va y arriver) du Donjon de Naheulbeuk à ma petite cousine geek. Je suis retombée dessus en apprenant qu’il y a un projet de l’adapter en série animée. Je me suis dit que du haut de ses 17 ans, elle n’en avait probablement jamais entendu parler, vu que moi-même j’avais découvert ça à son âge actuel. Ça n’a pas loupé : elle a dit que c’était grave nul.
C’est marrant parce que dans mon groupe de musique, on a une nouvelle guitariste, une fille (oui oui, je sais, c’est la classe). Ce qui est marrant, c’est qu’elle a 18 ans, soit huit ans de moi que moi (gloups). La différence d’âge ne se ressent pas trop (disons qu’on arrive à se comprendre sans recourir à la langue des signes). Mais forcément, il y a parfois des décalages. Je suis tombée des nues quand elle nous a sorti à la fin d’une répète : Bon par contre, il faut arrêter avec vos messages Facebook, il y en a beaucoup trop. Vous passez votre journée dessus ou quoi ?
C’est là qu’on s’est rendu compte que s’envoyer des messages et des émoticons d’œuf et de bacon se tenant par la main, c’est bien un truc de jeune actif en fait. Les jeunes étudiants ou non-actifs, ils n’ont pas le temps pour ces conneries. Ils ont mieux à faire que s’envoyer des liens stupides sur Facebook toute la journée, vu qu’ils ne sont pas coincés derrière un bureau huit heures par jour. La guitariste tout juste adulte a même ajouté : Moi, si j’ai vraiment quelque chose à dire à quelqu’un, j’envoie un texto. Alors qu’en fait, tout le but de nos conversations Facebook du groupe, c’est de ne rien dire et de passer le temps en racontant n’importe quoi.
Autre point d’étonnement : on travaille une nouvelle reprise en ce moment (notre prochaine date c’est le premier Novembre, premier gig payé, le début de la gloire, tout ça tout ça). En guise de petit spoiler, je peux juste vous dire qu’il s’agit d’une chanson tirée de la comédie musicale Grease. Improbable, je sais, mais c’est le but. Eh bien figurez-vous que notre guitariste n’a jamais vu Grease. Je pense que ma petite cousine non plus. Woah le coup de vieux (même si le film date déjà de 1978). Je deviens une ancêtre.
A ce propos, je ne sais pas si vous êtes au courant mais un Bridget Jones 3 est sorti en livre. Je suis en train de le lire. J’avais un peu peur de cette suite mais je ne pouvais décemment pas ne pas me faire un avis. Sans trop spoiler, Bridget a cinquante ans et elle est toute seule à s’occuper de ses deux enfants. Mais elle parle et se conduit toujours comme si elle en avait trente. En gros, elle n’a pas mûri pour un sou et est toujours aussi inefficace et paumée au quotidien. Voilà qui est bien peu rassurant. Est-ce qu’être parent, ça demande forcément de devenir responsable, et jusqu’à quel point ? Parmi les amis de mon grand frère, des jeunes trentenaires à un enfant, il y en a tellement qui sont devenus complètement control freak. Leurs gamins ne peuvent regarder la télé que six minutes par jour, ils ne peuvent rien manger de sucré (même pas boire de la grenadine), ils ne peuvent pas jouer à la bagarre parce qu’il ne faut pas encourager les comportements violents, et ils ne peuvent pas manger certains yaourts de façon complètement arbitraire (les La Laitière ils n’ont pas le droit, les Petits Filous oui. Cela reste du yaourt, même s’il n’y a pas d’enfant souriant sur l’opercule). Bref, toute la vie de la famille est une suite de contraintes, d’obligations et de règles. Ça donne envie de se plonger un Playmobil dans la gorge. A l’inverse, ceux qui ne se conforment pas à ce genre de programme deviennent des parents cool, un peu bohème aux yeux de leurs camarades, et secrètement ils doivent flipper en espérant en pas engendrer un monstre hyperviolent dopé au sucre et shooté aux épisodes de Tchoupi. Il n’y a pas d’issue facile. C’est un monde sans foi ni loi que celui des parents.
Heureusement, je me contente pour le moment de l’observer de loin en couvant du regard mon cher neveu. Je lui ai offert une tente pour son anniversaire. Pas une tente de camping, attention. Une tente de maison. Une tente pour faire la cabane dans sa chambre, quoi. Sur Internet, ça disait qu’elle faisait un mètre sur un mètre sur un mètre. Parfait. Je l’ai choisie neutre au niveau du genre, avec plein de couleurs et des personnages Barbapapa (et non des princesses ou des chevaliers comme sur les autres produits). Le jour J, on était réuni pour un goûter en l’honneur des deux ans de la petite tête blonde. Je déplie la tente au milieu du salon, pleine d’enthousiasme. Elle est gigantesque. Deux adultes peuvent y rentrer à l’aise. On ne peut plus bouger dans l’appartement. Evidemment, mon neveu l’adopte tout de suite et entreprend d’y transvaser tout son bordel (arche de Noé Duplo, petites voitures, fauteuil en mousse Cars, peluches, livres, crayons…) Ses parents me regardent d’un air mauvais. Je me sens légèrement coupable. Surtout qu’une fois bien installé à l’intérieur, mon neveu veut que l’on vienne aussi, pour partager sa joie. A tour de rôle. Je passe dix minutes coincée avec lui, assise en tailleur avec une girafe en plastique qui me rentre dans la cuisse, toute courbée, pendant qu’il jubile, assis sur son fauteuil. Mon frère lui demande : Ca y est, c’est ta maison maintenant ? Et il répond un grand Oui !, tout en battant des mains, un sourire de psychopate sur le visage.
C’était il y a deux semaines. Apparemment mon neveu refuse qu’on replie la tente, donc elle trône au milieu de sa chambre de neuf mètres carré. Je devais aller voir moi-même dimanche dernier, mais je n’ai tout simplement pas été en état. Je suis sortie samedi avec des amis et j’ai oublié que j’étais vieille. Tout s’est bien passé et je me suis couchée fort guillerette aux petites heures du matin. Quatre heures plus tard, il était dix heures du matin et j’étais réveillée. Je ne pouvais plus dormir parce que l’intérieur de mon corps tanguait. Quand je tournais la tête, j’avais envie de vomir. Ce que j’ai fini par faire, mais pas avant quatorze heures. Puis j’ai dormi deux heures avant de me réveiller parce que j’avais trop mal à la tête. Finalement, vers dix-neuf heures, j’ai réussi à me lever, à prendre une douche et à aller m’affaler au ciné en bas de chez moi devant La vie d’Adèle. Le bon dimanche de la lose, comme cette semaine tiens.
Il paraît que l’article précédent était un peu déprimant, alors je m’en excuse ici. Je ne présente pas mes excuses pour l’article en lui-même, juste pour le fait d’avoir déprimé des gens que j’aimerais au contraire faire rire jusqu’à plus soif (mais je ne sais pas trop comment faire, à part me mettre une culotte sur ma tête et danser la salsa du démon). J’avoue qu’en ce début d’automne, un léger spleen s’est installé, et les journées sont parfois un peu mornes. Mais ce n’est qu’une phase et ça ne saurait tarder à passer. Ce matin, chez Monoprix, ils étaient en train d’accrocher les décorations de Noël. Et on sait tous ce que ça veut dire : Christmas Jumper !