Glamour Cosmo etc (5)

Hop, déjà lundi. Je n’ai pas vu le week-end passer. Vendredi prochain, je suis en vacances pour une semaine. Joie. Deux jours, c’est trop court. Pour une fois, tu décides de la jouer cool et de ne pas prévoir grand-chose, de prendre du temps pour toi, pour des projets perso, pour du grand ménage même, pour des balades sereines au soleil. Déjà, il pleut. Alors qu’il a fait beau toute la semaine. Et tu te retrouves à glander chez toi devant Jersey Shore (c’est fini !) et Mean Girls 2, évidemment nullissime à côté du premier. Ma voisine du dessus fêtait ses dix-sept ans samedi soir. Vers vingt-et-une heures, ils s’époumonaient tous en cœur sur Someone like you. Je crois que les jeunes d’aujourd’hui dépriment.

Je suis allée faire un petit tour sur les sites Web des magazines féminins ce matin. Je les ai lus en version papier ce week-end mais trop pas la foi d’écrire un article dessus. Je crois que je vieillis, c’est terrible. Ils me font à peine rire. Quand j’avais seize ans, je les dévorais en cachette de mes parents (pas toujours facile d’assumer une couverture qui titre « 10 astuces pour une fellation inoubliable » quand tu es en seconde). Ce n’est pas que je vieillis, c’est que je grandis. Ouf, j’ai eu peur.

Glamour propose un article des plus instructifs ce mois-ci : 20 preuves qu’on sort avec un con. Au cas où l’on n’y croit pas, je suppose, et où l’on veuille se le faire démontrer. Parmi les supposées preuves : Il ne nous rend pas belle (what?), Il n’invite jamais (je suis d’accord, c’est chouette de s’inviter à tour de rôle dans un couple je trouve), Il se trompe de prénom (ah oui, c’est ballot), Il adore les miroirs (true story : une copine m’a confié avoir rompu avec son mec parce qu’il se regardait tout le temps dans le miroir pendant la bagatelle. Déstabilisant.), Il est le roi du poke (synonyme de Il a 40 ans), et mon préféré : Il a un tique verbal. Non non, pas un tic du genre dire « Ouais gros » à la fin de chaque phrase. Un tique : dès qu’il ouvre la bouche, un petit insecte suceur de sang s’en échappe. Beurk. Je m’auto-donne envie de vomir.

Passons à l’article intitulé Génération No Capote. Glamour nous dit qu’à force d'entendre nos copines culpabiliser parce qu'elles ne se sont pas protégées avec leur dernière conquête, on s'est demandées pourquoi le préservatif était de plus en plus mis au tiroir ces dernières années. Oui, parce que Glamour, lui, se protège toujours, et est de toutes façons en couple depuis ses douze ans. C’est donc toujours ses copines, ces traînées qui ont des conquêtes, qui font n’importe quoi. Bref. De ce que j’en sais, mes copines et moi ne sommes pas concernées par cet article (on n’est pas des dindes). Les raisons invoquées pour expliquer que le préservatif n’a plus la côte : parce que le SIDA fait moins peur. Parce qu’on ne veut pas casser l’ambiance (mais bien sûr). Parce qu’on pense que l’habit fait le moine. Parce qu’on oublie qu’il n’y a pas non plus que le SIDA. Je ne sais pas si cet article peut être utile, alors au cas où, je vous en fais part, même si les témoignages présentés sont assez affligeants : Je n’aime pas non plus le contact du Latex, je trouve que ça couine. Il a pourtant bien fallu s’y mettre, comme tout le monde, et à chaque fois, je me dis que ce n’est pas la mer à boire, et que je me sens quand même mieux après. Mais bon, ce n’est pas franchement un systématisme (sic), et plus je vieillis, plus je suis amoureuse, moins ça l’est.

Je terminerais par les 10 tendances sexe du printemps, parce que je compte de nombreux hipsters du sexe parmi mon lectorat (source Insee bien sûr). Première tendance : le retour de la capote. Alors là, Glamour, il faut m’expliquer, je suis un peu perdue entre tes deux articles. D’autres tendances en vrac : le sexy Twittos (apparemment plus sexy que le Facebookien), l’hypersexualisation des enfants, l’abstinence (une solution pour les non-partisans de la capote), la contraception (suite au débat aux Etats-Unis), le parfum intime (adapté aux muqueuses fragiles : coco-vanille, mangue-caramel… Au secours), le premier Love Hotel parisien, et Pat le chef et Cat la Babe.

Allons faire un tour sur le site de ce cher Cosmo. Une nouvelle de la plus haute importance en première page : d’après une étude italienne, la taille moyenne du pénis aurait diminué, en 60 ans, de 10 %. En cause : les hormones et l’obésité. La taille moyenne des pénis italiens serait aujourd’hui de 8,9 centimètres. Et Cosmo de conclure : Le pénis est-il voué à disparaître dans 600 ans ? Espérons que non, quand même.

Sinon, Cosmo fait un tour d’horizon des préliminaires en proposant 47 idées de préliminaires avant l’orgasme (donc interdiction de jouir pendant, je suppose). Mon florilège personnel :

-J'entre dans la chambre : la couette est parsemée de pétales de roses.

Non mais pitié avec ces pauvres fleurs. On n’est pas dans le Bachelor !

-Il a fait le plein de préservatifs. Entre plusieurs formes, textures et arômes, il me demande de choisir.

Alors Chérie, plutôt nervures ou arôme fraise ce soir ? C’est open capotes !

-Il me masse les pieds puis me lèche les doigts de pieds, longuement et un par un. Promis, il n'y aura pas de jaloux.

Et bon appétit bien sûr.

-Devant moi nue et offerte, il a l'œil qui frise comme un petit garçon devant la vitrine d'une pâtisserie.

Il n’y a vraiment que Cosmo pour caser l’expression « nue et offerte » et les mots « petit garçon » et « pâtisserie » dans la même phrase.

-Il me demande de me déshabiller façon Dita von Teese. Il s'installe dans un fauteuil, confortablement, et m'observe en silence.

Le truc qui met à l’aise, quoi.

-Sur le lit, un cadeau m'attend. J'ouvre. C'est une nuisette en mousseline de soie noire.

Attention, c’est précis. Ce serait une guêpière en dentelle gris perle, ça ne ferait pas le même effet.

-Posée sur la table de nuit, une anthologie de la littérature érotique. Il me demande de lui lire lentement la page 127, celle où il a glissé un marque-page.

J’aimerais bien savoir s’il y a réellement des couples qui se lisent des textes érotiques en guise de préliminaires. Je pense que j’aurais un fou rire en plein milieu. Je ne suis vraiment pas romantique, j’ai honte.

-Les draps sentent délicieusement le frais, la lumière est tamisée, il y a Portishead en fond sonore, et la pièce sent la rose musquée…

Et là, je me suis réveillée et je suis allée au collège. Ben oui, j’ai quatorze ans.

-Il place dans le lecteur DVD un film à ne pas mettre entre toutes les mains... Je ne baisse pas les yeux.

Parce que d’habitude, quand je vois des gens tout nus à l’écran, je détourne pudiquement le regard. Je suis une jeune fille bien comme il faut, pas du genre à mater Youporn sous la couette.

-Il me glisse un « Je t'aime » au creux de l'oreille. Et pas seulement au moment où je m'occupe de lui.

Mais encore heureux, ma bonne dame !

-Une bombe de chantilly, un pot de Nutella... Hum, qui va se régaler ce soir ?
Et qui va vomir juste après ? Hmm ?

-J'ouvre le sac des courses : entre la bouteille de vin et les moelleux au chocolat, il y a un tube de lubrifiant.
Classe. Ca tombe bien, il a aussi acheté un concombre.

(Désolée).