Glamour Cosmo etc (7)
Publié le 16 Mai 2012
Je crains d'avoir perdu un certain nombre de mes lecteurs habituels à cause de la sortie de Diablo III, si j'en crois les nombreux statuts Facebook entrevus... Amusez-vous bien les amis! De mon côté, comme je suis en vacances cette semaine, j'ai eu le temps, durant les cinq heures de TGV qui m'emmenait en Italie, de me mettre à jour sur mes lectures inutiles. En avant donc pour la revue de presse féminine de Juin 2012.
J'allais vous proposer de commencer par Glamour, que j'avais eu la flemme de chroniquer le mois dernier.
J'ai commencé à écrire dessus mais mon Netbook s'est éteint en plein milieu (c'est ça d'acheter pas cher), du coup j'ai la flemme de tout recommencer. De toute façon, ce n'est pas très palpitant. Les articles de fond, c'est Toutes photoshoppées, où l'on apprend que 60% des lectrices du Glamour US trouvent ça normal de retoucher systématiquement leurs photos. Qu'est ce que cela nous apprend sur les lectrices de Glamour, je vous le demande. Et aussi Je ne veux pas de l'étiquette Génération Y, où une jeune fille de 29 ans déclare ne pas se reconnaître dans les traits affectés à la fameuse génération Why. C'est normal, ma grande, à 29 ans, tu es déjà de l'autre côté, comme j'essayais de l'évoquer ici, en prenant l'exemple de mon grand frère tout juste trentenaire. Cela dit, quand on parle de génération, on généralise forcément, il y a donc toujours des exceptions. Géraldine, ne t'inquiète pas: ce n'est pas grave si tu ne Twittes pas et que tu n'as rien compris aux paramètres de confidentialité Facebook. Par contre, c'est un peu bête de militer pour une Génération X Prime intermédiaire: ce n'est pas parce que toi, Géraldine de Glamour France, ne se reconnaît pas dans le portrait des Why qu'on va inventer une génération juste pour toi. A ce train-là, tu t'imagines bien que les analyses sociologiques risquent de ne plus être très pertinentes, si chacun ne se réclame que de "sa" génération.
Et sinon, dernier article important: Je t'aime donc je fouine. Comment, à l'heure des nouvelles technologies et des réseaux, il devient de plus en plus simple et de plus en plus tentant d'espionner sa moitié. Une nouvelle mode assez flippante nous arrive des Etats-Unis (évidemment): après les cadenas à accrocher partout comme preuve d'amour, les ados se mettent à s'échanger leurs mots de passe Facebook. Ce qui me choque, ce n'est pas tant l'aspect dévorant et fusionnel de cette manifestation d'amour. Ils sont ados, je le rappelle. C'est plutôt cette négation totale du concept de vie privée. Ca tranche radicalement avec ce que je ressentais, moi, quand j'étais ado (journaux intimes, petits mots top secrets...) Les digital natives ne se posent même pas la question: si tu ne veux pas que quelqu’un sache quelque chose à propos de toi, peut-être ne devrais-tu même pas faire cette chose-là du tout. Traduction maladroite de If you have something that you don't want anyone to know, maybe you shouldn't be doing it in the first place, comme le dit si bien ce cher Eric Schmidt de Google. Tout se partage sans hésitation, sans que la nécessité d'un jardin secret ou d'une vie privée ne se fassent ressentir. Pire, si c’est privé, c’est que c’est potentiellement illégal ou louche.
Dans le cas de ceux qui essaient de lire les messages qui s'affichent en pop-up sur le portable de leur moitié ou qui lisent leurs messages lorsqu'ils tombent sur une session Facebook ouverte, c'est plus que tentant, mais je crois que c'est mieux de s'abstenir. Dans mon cas (et dans la plupart dont j'ai entendu parler dans mon entourage), on cherche à voir les messages de l'autre pour répondre à des questions que l'on se pose sur son couple, à un moment donné. Au début d'une histoire: pour savoir si l'autre a parlé de nous à ses amis, pour savoir si on existe. A la fin d'une histoire: quand ça sent le roussi, pour savoir s'il y a quelqu'un d'autre, ou s'il s'est confié à un ami. En situation de conflit ouvert ou larvé: idem, pour savoir ce qu'il pense réellement. Il faudrait juste prendre son courage à deux mains et avouer ce qui nous inquiète, en fait. Mais c'est aussi à l'autre de créer un climat de confiance suffisant pour que l'on ose se lancer, sans avoir peur de montrer que l'on tient à lui. Communiquer au lieu de fouiner... Conclusion de l’article: pour vivre heureux, vivons déconnectés. Elles ne sont définitivement pas de la génération Y, les filles Glamour.
Ensuite, passons à Biba, avec en couverture un titre aguicheur: Dix idées audacieuses pour trouver l'amour... Ca marche! Ah ben si ça marche, y'a plus qu'à.
Grand moment de lol en lisant l'interview en dix points de l'actrice française Clémence Poésy.
1. Son nom rend les gens aimables.
Apparemment, quand elle donne son nom au téléphone, le ton change, les gens deviennent plus souriants. Tu es tellement choupinette, ma Clémence.
2. Elle se trouve floue.
Et pas sur les photos, mais dans la vie, nous précise Biba. Ah, parce que j'étais à deux doigts de lui recommander la lecture de l'article de Glamour sur Photoshop. Non, Clémence, elle pense qu'il y a deux types de filles: les filles nettes parfaites en toutes circonstances et les filles floues qui ont les dents écartées, des cernes et toujours un pet de travers, comme elle. Si tu le dis. D'ailleurs, Clémence trouve que son visage a des proportions anormales et que c'est pour ça que les gens lui disent souvent qu'ils la trouvent "bizarre"... Ca doit être fatiguant, de toujours se regarder le nombril comme ça. Les filles nettes sont toujours à l'heure; elle, même si elle fait des efforts, elle a du mal. Elles sont aussi organisées... Alors c'est très poétiquement tourné, mais je suis au regret de t'annoncer que tu n'es pas floue, Clémence, tu es sans doute chiante.
3. Elle s'habille toute seule.
Comme une grande fille, et elle en est très fière!
4. Son cœur est à gauche.
On ne parle pas d'anatomie, mais de politique. Vu que le cœur est à gauche chez (quasiment) tout le monde, c'est sûr que ça n'avait pas l'air d'un scoop. Clémence est tellement à gauche qu'elle a hésité à jouer Jeanne d'Arc. Avant de se rendre compte que Jeanne d'Arc, c'est avant tout un personnage historique qui évoluait à une époque où les notions de droite et de gauche en politique n'avait aucun sens (enfin, c'est ce que je crois comprendre de Jeanne d'Arc, c'est surtout un personnage poétique et mystérieux). Depuis, elle ne supporte pas que Jeanne d'Arc soit récupérée par l'extrême droite! Bravo, ma grande, tu as des convictions et tout et tout.
Je vous passe les cinq points suivants, et ne citerai que le dernier:
10. Les oiseaux la terrorisent.
C'est le comble, pour une dinde!
Non, je suis désolée, c'était facile et gratuit, je retire illico cette remarque.
Passons à la partie Nos hommes du magazine (c'est gentil de m'inclure dans le groupe, les filles, hihi!) Les hommes préfèreraient les femmes en rouge, nous dit une étude de l'université de Rochester, mais pas de bol, les sexes masculins ont perdu 10% de leur taille (mais pas de leurs capacités, espérons-le) en soixante ans, d'après une étude italienne que Cosmo avait déjà mentionnée (voir cet article).
Puis Nos hommes se dévoilent (le mien, j'aime autant pas). Le sujet de discussion est C'est quoi pour vous une fille sexy? Ca vole au ras des pâquerettes, même Biba s'en rend compte, c'est pour vous dire. Leur description du sexy est... comment dire. Caricaturale. Et la guêpière et la robe légère, et la fille qui se passe la langue sur la bouche pour l'humecter, et la voix rauque... Oh la la, au secours! A Biba, on est comment dire... Consternées. Un seul homme du panel de quatre a mentionné l'intelligence. Le problème, Biba, c'est que tu as beau être consternée, quand je te feuillette, je vois: une page lingerie des plus évocatrices, comment porter la robe (légère) vintage, et des pages et des pages de filles posant la bouche entrouverte pour vendre de la crème anticellulite ou du parfum... Bon, ce n’est pas grave, l'effort d'indignation est louable. Voyons voir la suite.
Un article qui nous révèle ce que la position de sommeil de Félix (le nom de code du personnage du boyfriend) veut dire sur lui. Par exemple, s'il dort sur le côté, c'est un bon gars. Bien noté. Puis une question fondamentale: pourquoi il aime tant manger gras? Réponse très simple, Biba: parce que tout le monde, homme et femme, aime manger gras. Un bon MacDo, ça réconforte. Le carré de chocolat ou le paquet de chips, aussi. Mais surtout, les bons petits plats type gratin dauphinois ou risotto au vin blanc, c'est gras. Et comme les hommes se soucient moins que les femmes de leur ligne (même si c'est de moins en moins vrai), ils ne s'en privent pas. Eux.
Nous voilà enfin aux Dix idées audacieuses pour trouver l'amour. Les journalistes de Biba ont mouillé le maillot pour vérifier que les conseils donnés fonctionnent. Rien de révolutionnaire (aborder un inconnu, dire qu'on cherche à ses potes, sortir plus que de coutume, lâcher ses a priori...) Un petit bémol à Sourire à la vie et aux sifflements dans la rue. Mais qu'est ce qu'ils ont tous avec ça en ce moment? Ca doit être le printemps et le retour des fameuses robes légères. Sourire à la vie, ok, encourager les gros lourds, bof. A tester, donc.
Puis Beauté, santé, nutrition: tout ce qu'il faut commencer (et arrêter!) à 30 ans. Trentenaires, commencez donc le combat anti-boutons, la vitamine B9 pour une future grossesse et la crème pour le corps. Arrêtez la cigarette, les excès de sucre, les folies capillaires et l'abus d'alcool. Diantre, je vais drôlement m'ennuyer passé trente ans.
Une double page sur Oser s'exprimer pour dire des choses importantes (augmentez-moi s'il vous plaît) et moins importantes (au restaurant, le vin ne me convient pas). Ca ne peut pas faire de mal. Un recueil de témoignages intitulé Toutes solidaires: l'engagement, ça passe aussi (et surtout) par plein de petites choses. Ouf, Biba ne parle pas des Anonymous, un point de gagné sur Glamour!
Ca, on ne vous l'a jamais dit sur l'après-accouchement: je crois qu'il y a des choses qu'il vaut mieux ignorer, sinon personne ne ferait jamais d'enfant. Depuis cet incroyable article de Girls & Geeks, par exemple, je nourris quelques réserves vis-à-vis de l'accouchement et je suis de plus en plus en faveur de la mitose comme forme de reproduction. Article suivant: Hey, j'ai (re)envie de toi. Même si ça fait longtemps qu'on n'a pas fait l'amour toi et moi, mon chéri, on va vite y (re) passer! Ca ne devrait pas être trop dur à faire passer comme message, non?
La sexualité des ados: vraiment plus extrême que la nôtre? A cause des skins parties, on finit par se poser des questions (et à les envier légèrement). L'âge moyen du rapport sexuel n'a pourtant pas bougé (dix sept ans en France) et les ados restent ultra romantiques (cf les mots de passe Facebook ci-dessus). Et pourtant, les pratiques sexuelles hors pénétration (les "prélis", comme ils disent) se pratiquent de plus en plus tôt, dès le collège. Et les pratiques sexuelles en général sont plus "extrêmes" plus tôt : la nature des demandes des garçons a changé, selon la sexologue interrogée. Autrefois, si une fille montrait ses seins à son copain, c’était la fête. Aujourd’hui je reçois des courriers de filles me demandant si elles doivent accepter de se faire uriner dessus… Oh Youporn, what have you done ?
Enfin, passons à Cosmo, pour compléter la Trinité.
Article de fond : A moi le bonheur. Comment être heureuse en fonction de ce qui nous rend heureuses (déterminé par un test) : l’amour, la carrière, la vie sociale ou le bien-être. Ou les quatre à la fois, pour les plus ambitieuses. Puis Ce mensonge était bon pour mon couple : après Biba qui fouille dans l’historique MSN de sa moitié, Cosmo donne dans le pieux mensonge. Le premier témoignage concerne l’épineux sujet des plans à trois évoqué ici : une certaine Eglantine de 27 ans, à qui son copain demande si un plan à trois MMF (avec un autre homme) lui plairait, répond qu’elle préfèrerait un FMF (avec une femme) pour émoustiller son compagnon… (Alors que c’est faux). Et qui va se retrouver avec une inconnue en guêpière dans son salon un de ces jours ? C’est Eglantine. Deuxième témoignage de Charlotte, 25 ans : quand son mec lui demande si elle a un orgasme à chaque rapport (et c’est pratiquement vrai), elle préfère répondre à côté pour ne pas qu’il se repose sur ses lauriers. Le mec bûche comme un dingue à chaque fois et ne se débrouille pas trop mal, mais non, il n’a même pas le droit à une petite tape virtuelle sur l’épaule pour l’encourager. Dur, Charlotte. Quatrième témoignage, celui d’Eloïse, 23 ans : quand elle n’est pas d’humeur à la bagatelle, elle n’ose pas le dire à son copain alors elle préfère lui dire qu’elle est fatiguée ou bien qu’elle a une petite mycose. Je me demande s’il ne préfèrerait pas entendre la vérité.
Autre article sur plusieurs pages : 25-30 ans, ces cinq ans qui changent tout. Cosmo demande à cinq filles ce que ces cinq ans ont changé pour elles. Rien de fou. On terminera sur cet article magnifiquement intitulé : Quand je me maquille… Se maquiller, ça va plus loin et plus profond qu’appliquer des couleurs sur son visage. Pas trop profond quand même, hein.
Sur ce, rendez-vous pour une autre revue de presse le mois prochain. En attendant, bon jour férié et à la semaine prochaine !