Les mots pour le dire
Publié le 10 Février 2012
En ce vendredi d’intense fatigue, un petit lexique de mots bien pratiques et parfois méconnus, appartenant au champ lexical des relations amoureuses :
-Awkward : en anglais, embarrassant, voire empoté. En franglais, le mot idéal pour qualifier tous les moments propices à la gêne dans une relation amoureuse, surtout au début. Ou bien tout ce qui sort de l’ordinaire. C’est aussi le nom d’une série pour ados sur MTV, où l’héroïne enchaîne les moments pénibles à vivre et ne semble jamais être à sa place.
Exemples : « On était là, à pas savoir s’il fallait se faire la bise ou s’embrasser, c’était awkward. » « Et là, il m’a dit « Fouette-moi avec du buis ». Awkward ! »
-Chafouiner : étymologie floue mais se rapportant en tous cas en-dessous de la ceinture. Voudrait dire « faire la cour » ou bien « faire l’amour ». L’utilisation que j’en faisais en école de commerce était un peu différente : chafouiner désignait l’action de se tourner autour, de se jauger avant de se lancer. S’utilise quand y’a clairement moyen de moyenner, mais que rien n’est encore fait.
Exemple, tiré d’Une vie, de Maupassant : « Entre eux flottait déjà cette subtile et vague tendresse qui naît si vite entre deux jeunes gens, quand le garçon n’est pas laid et que la fille est jolie. »
-Prélis : abréviation apparemment très en vogue parmi les lycéens, qui désigne les préliminaires à l’acte sexuel. Je ne peux faire que des suppositions quant à ce qui est inclus dans cette catégorie.
Exemple : « Non, Julie elle a jamais couché, elle a juste fait les prélis ».
-Echelle de choppe : système de gradation élaboré à plusieurs permettant de déterminer facilement à quel point le flirt de quelqu’un a été poussé, sans avoir à hurler des choses précises et embarrassantes dans un endroit public (comme cela m’est arrivé moult fois). Les fondateurs doivent se mettre d’accord sur les termes de l’échelle et la réalité que ceux-ci recouvrent, pour pouvoir se comprendre discrètement.
Exemple : « Avec Boris ? Grosse middle choppe. Comment ? Mais non, ça ne veut pas dire ça ! On va devoir la répéter à chaque fois l’échelle ou quoi ?
-Nécrophage : à l’origine, quelqu’un qui se nourrit de cadavres. S’applique aussi aux sombres individus qui errent en soirée, attendant patiemment, tapis dans l’ombre. Après deux ou trois heures du matin, ils vont forcément rencontrer des gens complètement morts (à cause de l’alcool). Et ils vont se jeter dessus sans scrupules, pour les dévorer (figurativement). Fêtards, attention, le danger rôde.
Exemple : « Non mais regarde-moi ce nécrophage qui se jette sur Malou ! Vite, sauvons-la ! »
-Closing : terme emprunté au jargon de The Game, la « méthode de drague infaillible » mise au point par l’Américain Mystery, et décrite dans le roman éponyme de Neil Strauss. Désigne la conclusion de la phase de drague, c’est-à-dire un baiser ou une baise. Pas facile d’arriver jusque là au début, mais avec de la pratique et les bons conseils des experts, ça devient du gâteau.
Exemple : « Ce soir, je me fixe deux closings comme objectif. Haut les cœurs ! »
-Coucou, tu veux voir ma bite ?: meme Internet apparu suite à la diffusion de l’émission Complément d’enquête sur France 2. Le sujet du jour : les dangers des Internets pour les plus jeunes. La journaliste chatte en live avec un inconnu qui lui pose rapidement la fameuse question. S’utilise de façon détournée pour désigner une attitude de drague masculine à la fois virile et un peu pathétique.
Exemple : « Et là, il me jette un vieux regard lourdingue en me touchant la cuisse, et il me sort : « Eh, ça te dirait d’aller chez moi ? » En mode Coucou-tu-veux-voir-ma-bite quoi ! »
-Crevette : expression très classe plutôt employée par la gente masculine, désignant une fille pas très jolie de visage mais bien faite.
Exemple : « Cette meuf, c’est une crevette, tout est bon sauf la tête ! »