No limits
Publié le 19 Août 2011
Il faut que j’arrête de poster des statuts Facebook du genre « trop cool, les vacances au bord de la piscine » ou alors « grasse matinée+sieste=bonheur ! », je crois que ça commence à énerver les gens qui travaillent.
Du coup je préfère relayer une info sérieuse : la France est très probablement au crépuscule de l’Internet illimité (voir l’excellent article d’Owni).
Les opérateurs commencent à se concerter autour de la mise en place d’offres Internet conditionnées à certains « seuils de navigation ». Tu télécharges comme un dingue, tu paies plus cher. Tu ne fais que regarder tes mails, tu prends le forfait à bas prix. Comme pour les téléphones mobiles et leurs forfaits limités (500 Mo, 2 Go), notre Internet fixe sera à deux vitesses.
Apparemment, ce système de seuils existe déjà en Grande Bretagne et aux Etats-Unis, et personne ne s’en plaint. Il suffit de surveiller sa consommation de données pour éviter la coupure pure et simple de la connexion.
D’après l’article d’Owni, la différence de consommation entre un téléchargeur ou streameur assidu et un internaute moins gourmand en contenu n’a quasiment aucun impact en termes de coûts pour l’opérateur. Il s’agit donc d’une décision commerciale, pour faire payer plus cher les consommateurs, mais aussi les fournisseurs dudit contenu.
C’est dommage. Internet, dans l’imaginaire de toute une génération, celle qui a grandi avec lui et celle qui le connaît depuis toujours, c’est la Terre promise. C’est l’espace de liberté ultime. Pas de parents, un anonymat rafraîchissant, des réponses à des questions, des espaces de jeux, des rencontres, un apprentissage hors des sentiers battus. Un puits de culture et de loisirs, gratuits et sans fin pour peu que l’on paie l’abonnement. Un moyen de se construire, de dire que notre pseudo c’est ça et d’évoluer sous l’identité que l’on a choisie. Une façon de vivre sa vie sans devoir se justifier : découvrir les autres, des passions, le sexe. Sans offre illimitée, le coup va être rude pour les consommateurs de porno, de séries télé ou de vidéos Youtube. Bye bye glandouille.
Bon, pour l’instant, cet Internet limité est encore en gestation. Free ne s’est pas encore prononcé sur le sujet, lui qui avait été si radicalement anti-Hadopi. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai choisi cet opérateur.
Free, mon ami, j’ai mis un mois et demi à avoir Internet chez moi à cause de toi ; il est temps de me dédommager en laissant mon jardin secret et mes terres inconnues à un prix raisonnable.