Super Conso

Publié le 28 Octobre 2011

Un peu les montagnes russes, le rythme de publication, cette semaine. C'est parce que, believe it or not, j'avais du boulot. Du coup, plein d'horaires, plein de demandes, plein de questions comptables à résoudre. Ce programme ne m'évoque qu'un sentiment d'ennui profond. Du coup, pour faire face à chaque nouvelle journée, je m'invente un alter ego, un peu comme Beyonce la gentille et son "double maléfique", Sasha Fierce.

Moi, c'est Nombre Premier et Super Conso.

Nombre Premier, vous avez peut-être une vague idée pour ceux qui ont lu quelques posts: pas hyper concernée, à moitié endormie et l'autre moitié sur Facebook, elle se laisse un peu portée par les évènements. En cas de pression, elle se sent submergée par tous ces points comptables qu'elle ne comprend pas et elle se rappelle à quel point elle trouve son boulot ennuyeux. Du coup, elle file aux toilettes d'un pas décidé et là, à l'abri des regards, elle se transforme en Super Conso, le héros de la consolidation financière.

Super Conso n'est jamais fatigué. Même après neuf heures à fixer un écran plein de tableaux Excel. Super Conso n'a jamais besoin de faire de pauses, c'est tout juste s'il va faire pipi de temps en temps. Super Conso, quand il répond au téléphone, il ne dit pas "Heu oui bonjour!" Il dit "Super Conso, service Consolidation?" d'une voix ferme et assurée. Quand son interlocuteur commence à lui parler anglais avec un fort accent malaysien, Super Conso ne se démonte pas et se concentre très très fort pour comprendre quelques mots. Quand ce même interlocuteur lui pose une question à laquelle il ne connaît pas la réponse, Super Conso ne se démonte toujours pas. Au lieu de bafouiller et de botter en touche en expliquant qu'il ne travaille là que depuis trois mois, Super Conso dit: "Laissez-moi me remettre les chiffres en tête, je reviens vers vous dès que possible". Il est fort, Super Conso.

Au moment de partir, Super Conso claironne un "bonne soirée tout le monde" à ses collègues restants et part d'un pas guilleret dans le couloir. Il sort son portable de sa poche et appelle les amis qu'il va retrouver ce soir. Et là, magiquement, au moment où il porte le téléphone à son oreille, transmutation inverse: il redevient Nombre Premier, la gentille désabusée.

Alors forcément, c'est un peu perturbant ce mécanisme. Par exemple, les gens qui sont amis avec Nombre Premier au boulot ne comprennent pas toujours la transformation et s'obstinent à lui lancer "Alors, sur Facebook, comme d'hab?" alors qu'elle a sa tenue de Super Conso et qu'elle a oublié jusqu'à l'existence de ce fabuleux passe-temps. Aussi, Super Conso est un poil excessif, et un peu misanthrope: quand il est vraiment débordé, il préfère prendre un sandwich le midi et déjeuner tout seul devant son écran, comme un gros asocial. Les collègues de Nombre Premier, sociable et affable, se demandent ce qui lui arrive.

Mais heureusement, Super Conso ne fait son apparition que trois ou quatre fois par an, pendant quelques jours (les clôtures comptables trimestrielles), et ne met pas un pied en dehors du bâtiment A de l'entreprise.

Ah si, seul point faible de Super Conso: le Coca Zéro. Mais comme il a fait copain-copain avec le monsieur qui remplit le distributeur, il obtient des cannettes gratuites. Encore une victoire de Super Conso!

Rédigé par Nombre Premier

Publié dans #Vie de bureau

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