Bring it on!

Publié le 7 Mars 2012

Spychopat a encore frappé. Aux dernières nouvelles, il la jouait cool t’as vu, viens on va voir la Tour Eiffel, viens on va voir Notre-Dame… Je m’étais fortement détendue autour de lui, alors qu’avant je passais la moitié du temps à le pourrir intérieurement. Pour te dire, j’ai même rêvé de lui cette nuit même, merci Cerveau ! Il m’invitait à aller écouter une lecture de poèmes d’Apollinaire, le summum du romantisme quoi. Bref, je m’étais mollifiée à l’encontre de Spychopat. Grand mal m’en a pris.

Il nous est arrivé un truc passionnant au bureau, récemment. On a changé de version de logiciel comptable. Passionnant, je te l'avais dit. Dans les faits, ça n’a pas non plus révolutionné notre vie. L’aspect le plus significatif de cette évolution, c’est que maintenant, dès qu’on ouvre un document dans le logiciel, on entend un gros bip sonore. Pas bien grave à première vue. Sauf qu’on est cinq dans l’open space, à ouvrir des documents sans arrêt. C’est donc devenu rapidement assez chiant. Du coup, aujourd’hui, mue par une inspiration subite, j’ai décidé de m’atteler au problème. Spychopat m’a dit que le chef de l’IT crowd avait dit que ça venait du BIOS. Je ne savais pas ce que c’était, le BIOS. J’ai cherché dans Google. C’est la colonne vertébrale de ton ordinateur, dixit Machinchose77 sur un forum. Tu peux y accéder au démarrage en appuyant sur Enter (dans mon cas). Ensuite, tu te balades et tu peux bidouiller plein de trucs qu’il ne faut pas bidouiller, sauf si tu es ingénieur informaticien.

Mais moi, j’avais imprimé le post de Machinchose77 sur le forum de Trucsdegeeksetdehackers.com. Je me suis donc lancée courageusement, dans l’espoir de désactiver le son de la carte mère de l’ordinateur. Gros fail. Ce n’était pas organisé pareil dans mon BIOS que dans celui de Machinchose77. Je n’arrivais donc pas à faire taire ces bips horribles. J’ai cherché une grosse heure sur des forums de plus en plus abscons, en essayant de désactiver mes périphériques intégrés via le panneau de configuration, en retournant dans le BIOS, en allant tripatouiller les options globales du logiciel comptable…

C’est moi ou il devient chiant cet article ?

Toujours est-il que je ne suis arrivée à rien, et j’ai abandonné au bout d’une heure. Spychopat et notre nouveau stagiaire ont compati. Puis Spychopat a dit : « Tiens, ça me donne envie de regarder à mon tour ». Comme ça, l’air de rien.

Il a trouvé en dix minutes un post d’un mec sur un forum qui expliquait quelle commande taper dans MSDos pour court-circuiter les bips. Il a même dit « C’était le deuxième résultat de recherche Google ». Et puis, à moi : « Je crois que Bidule t’a mis sur la mauvaise voie avec le BIOS ». Non, connard, ce n’est pas Bidule, c’est toi qui m’a répété ça.

Du coup, il a envoyé un mail à tout l’étage intitulé Si vous souhaitez désactiver les bips système ! Et tout le monde est venu lui dire que c’était trop super cool, bravo, comment t’as fait, t’es trop fort.

Et il n’a même pas dit que j’avais cherché aussi. Je veux dire, j’ai quand même contribué, non ? Ne serait-ce qu’en prenant l’initiative de passer du temps sur ce sujet pourri de gros nerd ?

Pff. Je crois que je ressens du ressentiment. Tu ressens mon ressentiment, non ? C’est nul, je viens de passer l’article à être jalouse de Spychopat. Très mature. Maintenant, c’est officiel, je le hais à mort. Come at me bro, I am ready.

A part ça, ça va. Collègue Blonde est en vacances. Notre nouveau stagiaire est tout blond et moins rigolo que l’ancien, mais ça va aller je pense. Je viens de réaliser qu’il pleut dehors, ce qui ajoute à ma détresse ambiante. Du coup, je repense à mon week-end. J’ai découvert un brunch super dimanche avec mes anciennes colocs : Casa Lola, à Montmartre. Prix modique de 19,50 euros, formule délicieuse à base de bagels, accueil sympathique et excellente balade digestive sur la butte. Arrêt à la confiserie suédoise Karamëll rue des Martyrs pour faire le plein en réglisse salée. La veille, on est allé au théâtre entre filles voir On est tous porté sur la question, une pièce des plus audacieuses puisqu’il y figure successivement :

-une fausse consultation chez le sexologue où le praticien recommande à son client, quand sa femme lui demande « Tu veux manger quoi ce soir ? », de répondre « Ton cul ! »

-une comédie musicale porno où les acteurs chantent pendant qu’ils tournent ; mention spéciale au final intitulé Sodomie, sodomie !

-une scène de troisième date –celle où l’on consomme, donc, où une demoiselle fort entreprenante se retrouve face à un jeune homme qui ne peut tout simplement pas l’honorer. Bon, il n’arrive pas à bander, quoi. Du coup, c’est le stress. Heureusement, qui c’est qui toque à la porte du studio ? La bite de Monsieur. Oui oui, sa bite, c’est-à-dire un comédien en costume de bite géante quoi. Elle s’assoit sur le lit et tout et tout. Malheureusement, son propriétaire n’arrive toujours à manifester son enthousiasme. La jeune fille commence à se demander si ce n’est pas elle qui a un souci. Heureusement, Super vulve arrive à la rescousse ! Idem, il s’agit d’une comédienne en costume de vulve, qui sautille partout. Après moult péripéties, on assiste quand même à des préliminaires entre la bite géante et la vulve géante (joli clitoris clignotant by the way), puis à une pénétration en direct.

http://www.eventprestige.com/WebRoot/ce_fr/Shops/165898/47B5/8731/CBA5/B9FE/5CA0/3EC1/CD19/CFDB/deguisement_zizi.jpg http://www.lastnightoffreedom.co.uk/images/shop/1/big-pink-1.jpg

Je préfère réserver mon opinion quant à cette performance avant-gardiste.

Ce week-end, je retourne au théâtre : je vais voir le Bourgeois Gentilhomme, avec François Morel dans le rôle-titre. Il paraît qu’il n’y a ni sodomie, ni bite géante dans l’œuvre de Molière.

C’est regrettable.

Rédigé par Nombre Premier

Publié dans #Vie de bureau

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