Les clients de la semaine (7)

Bon, peu importe dans quel domaine vous travaillez, vous ne pouvez ignorer qu’en ce moment, ce sont les soldes. On en est même à la deuxième démarque… Je n’avais pas du tout anticipé que ça me demanderait autant de travail : étiqueter. Re-étiqueter pour la deuxième démarque. Changer les visuels du site. Les changer une deuxième fois. M’occuper des gens en magasin. M’occuper des gens pénibles en magasin. Il est donc temps de partager avec vous un petit Clients de la semaine.

La dame malpolie

Elle était déjà venue au mois de Mars, je l’avais noté dans mes petits fichiers clients. Elle cherchait un soutien-gorge blanc en 85G pour son mariage au mois d’août. Je lui avais envoyé un mail deux semaines plus tard, lui disant que ça y est, j’avais sa taille en magasin. Elle n’est jamais revenue.

Enfin si, elle est revenue hier. Elle m’a refait le petit contexte, je me suis rappelée qui elle était, et l’alarme à relous s’est allumée dans ma tête. Je ne sais plus pourquoi, mais je me suis souvenue que je l’avais déjà trouvée étrange à l’époque. Je lui ai dit Ah oui, vous cherchiez un soutien-gorge pour votre mariage ! Elle m’a répondu Oui, mais j’ai fini par l’acheter sur Internet, à la taille que vous m’aviez dit.

Ca tend un peu, forcément. Personne n’a envie de savoir que ton client achète à la concurrence après que tu l’as conseillé pendant une heure. Ensuite, elle a essayé à peu près dix modèles avant de n’en prendre aucun et de passer commande à contrecœur, presque comme si elle me faisait une faveur.

Puis, en partant, elle m’a dit : Et pour acheter à nouveau sur Internet, je peux prendre la taille que vous m’avez donnée et ça ira à chaque fois ? Rage et désespoir.

La dame folle

Elle est entrée avec son cabas de course et sa tunique au motif léopard délavé. Vous savez ce que ça veut dire, curvy ? (c'est marqué sur ma vitrine) Heu non. S’ensuit une explication de dix minutes sur l’origine du mot, du latin curvus, curva, curvum, tordu, qui a donné courbatures en français, je ne sais plus quoi dans je ne sais quelle langue, et également curva, ce qui en Polonais veut dire prostituée (apparemment). La dame a fini par partir en disant Mon patron m’attend. Et j'étais plutôt soulagée.

La mère insupportable

Elles sont venues toutes les deux, la mère et la fille, car il leur faut un nouveau soutien-gorge, plutôt un basique, noir ou blanc. Attention, me prévient la maman, on est au régime toutes les deux, donc on va perdre. Cette phrase, je l’ai entendue un milliard de fois. Je ne veux pas prendre trop grand parce que j’ai prévu de perdre trois kilos. Non mais allô. Les seins, ça ne marche pas comme ça. L’une de mes clientes régulières était venue une fois en m’annonçant qu’elle venait de perdre quatre kilos et que donc, maintenant, je dois faire un 95F plutôt que G non ? Elle s’était obstinée à essayer du 95F, et évidemment, tous les bonnets étaient trop petits.

Bref. Revenons-en à notre maman. Je prends les mesures de la jeune fille d’une vingtaine d’années et je lui apporte un 90F. D’après moi, elle serait mieux dans un bonnet G, mais la mère me dit Mais non, elle elle est jeune, elle va perdre vite, là elle a pris du poids rapidement et du coup ses seins ce n’est que du gras, pendant que sa fille reste là en soutien-gorge à baisser la tête. J’ose un petit De toutes façons, les seins, c’est toujours du gras, par définition. Que n’avais-je pas dit là ! La fille m’adresse un petit sourire reconnaissant pendant que la mère s’insurge : Ah non, moi c’est pas du gras ! J’ai toujours eu beaucoup de poitrine et quoi que je fasse, je n’en perds jamais ! Non, c’est autre chose ! Bon, c’est juste que perdre des seins est cent fois plus aléatoire que perdre des cuisses. Il n’y a pas d’exercices d’aérobic spécifiquement destinés aux seins (à la limite, le travail des pectoraux peut-être ?). Enfin bon, je laisse tomber. La mère est une plaie. Je suis repartie en caisse mais je l’entends en cabine : Ah non, il ne te va pas du tout celui-là. Sa fille (adulte et majeure hein) répond : Moi je trouve qu’il maintient bien, je le trouve joli. Sa mère, le point final : Non, ça va pas du tout, la forme et tout. Essaie-en un autre.

Au bout du compte, elles trouvent chacun leur bonheur, mais ça n’aura pas été sans mal.

La mère trop gentille

Le pendant de ce duo relou, c’est cette maman et sa fille de quatorze ans, venues acheter de la lingerie pour la plus jeune (nous avons le même prénom en plus, trop chou). L’ado est blonde, petit visage adorable, 85E, un sein plus gros que l’autre – comme tout le monde, mais forcément, elle ne veut pas trop que ça se voit. Sa mère me la confie : Ne faîtes pas attention à moi, je vous laisse voir avec elle, elle ne veut jamais acheter de la lingerie avec moi d’habitude, donc c’est pour ça que je vous l’ai amenée. Bon… Les ados, ça me flippe, on ne sait jamais ce qu’ils vont aimer ou pas, c’est compliqué, c’est comme les chats pour le côté imprévisible. Nous faisons le tour de la boutique avec la gentille tête blonde. On finit par trouver un assortiment sympa.

Au bout du compte, la teenager se révèle super sympa et repart avec trois soutien-gorges et un maillot de bain. Sa mère est enchantée du prix raisonnable du lot et moi très contente de ma vente. Des comme elles, j’en veux plus souvent !

Les gens qui veulent acheter des trucs qui ne sont pas à vendre

Alors ça, ça n’arrête pas. Le plus souvent, il s’agit de l’un des coussins (spécifiquement, celui qui représente un panda ROUX, l’animal le plus cool de la Terre, donc ça ne m’étonne pas). Des gens divers et variés rentrent plusieurs fois par semaine et me demandent à combien je le vends et où je l’ai acheté. J’hésite à en commander un stock sur Urban Outfitters et à la revendre avec une marge de 10% histoire de. On m’a aussi demandé le prix de mes flasques décoratives et de mon ukelele-jouet.

Et aujourd’hui, un mec est rentré me demander si mes lithographies parisiennes (du genre Moulin Rouge, la Goulue etc… Vous savez, les trucs qu’on voit chez tous les bouquinistes de Paris ?) étaient à vendre et où je les avais achetées. Sachant que je les ai achetées dans une petite boutique d’Amsterdam lors de ce voyage, je lui ai conseillé de faire tout bêtement les brocantes.

Les femmes enceintes

Un nouveau marché s’ouvre à moi depuis peu : les femmes enceintes. Moi qui n’ai jamais encore connu la joie de porter en moi une créature vivante et affamée (not), je pensais que l’offre correspondait plutôt bien au besoin. Et bien en fait, quand tu ne te résous pas à porter pendant les six mois précédant la naissance de ton heureux évènement des soutien-gorges d’allaitement (très très moches), tu n’as pas trop d’autres options que de te tourner vers les bonnets profonds. C’est-à-dire moi. Mon modèle super-confortable sans couture marche super bien sur les futures mamans de moins de trente ans, fashion et décomplexée. L’une d’entre elles, quand j’ai demandé : Mais vous pensez prendre encore beaucoup de poitrine, dans les cinq mois qui restent ?, a répondu Ben j’en sais rien. C’est mon premier alors tout est nouveau. Nous avons échangé un regard, elle d’effroi, moi de compassion. Courage. Il va bien finir par sortir.

Le couple de sexagénaires au taquet

Pour finir, je vous propose un copier/collé de cet email que j’ai reçu. Il provient d’un client qui a bien réceptionné sa deuxième commande. Je précise qu’avec la tapette et les boules, il fait référence à des sex-toys en vente sur mon site (je crois).

bonjour!!!

bien recu !!!et toujour le petit bonbon !!!!

1 seul cette foe ila s fallu le couper en deux !!!!

et la plume de corbeau !!!ma femme et moi avons trouver cela charmant !!!d intention ,,,, en se demandant a qoi cela pouvait bien servir ???une plume de corbeau !!!!

mort de rire  !!!

c est comme les tapette en cuire ????  que vous proposez ---  es pour les grosses mouches ???qoi que maitenant il y as les frelons d azi !!!!

j ai vue aussi les boules de petanque et leur suport---tres util on pert toujour le cochonné pendant le transport la il en as un de rechange

allez n abisons pas de votre temps!!!

en esperant vous voir sourirre 

bonne journnée et encore merci